Contexte: La forte récolte de produits forestiers non ligneux (PFNL) pour l'alimentation et le fourrage rend de nombreuses espèces d'arbres vulnérables en raison de leur surexploitation. Cette étude vise à évaluer la pression de la récolte sur les espèces alimentaires et fourragères et à comprendre comment le profil socio-économique des personnes affecte leur perception sur l'état des espèces ainsi que sur l'impact des méthodes de récolte sur la dynamique des espèces. Méthodes: Des enquêtes ethnobotaniques basées sur un interview semi-structurée ont été menées auprès des acteurs actifs impliqués dans la récolte des PFNL (enfants, femmes, éleveurs) et des anciens acteurs (personnes agées >50 ans). 104 personnes de 4 groupes ethniques ont été interrogées. Nous avons calculé l'indice de surexploitation (OI) sur la base de trois paramètres de pression que sont le niveau de Fidélité d'utilisation (FL), la Fréquence relative de récolte (FH) et l'Intensité relative d’élagage (IP). En ce qui concerne la perception des répondants sur l'état des espèces, la différence entre les groupes a été testée à l'aide d’une regression logistique suivie d'une analyse de la variance du modèle. Résultats: L'indice de surexploitation (OI) a montré que huit (8) espèces sont surexploitées, dont les trois premières sont représentées par Pterocarpus erinaceus Poir. (OI = 122,1%), Saba senegalensis (A. DC.) Pichon (OI = 100%) et Lannea microcarpa Engl. & K. Krause (OI=97,4%). Ces espèces surexploitées sont généralement exploitées par des méthodes destructrices, notamment par l’élagage des branches pour la récolte des feuilles et/ou des fruits. La perception des populations locales sur l'état des espèces a été significativement influencée par le type d'acteur et l'âge (p<0,0001, respectivement). Cela suggère qu'un message de sensibilisation spécifique tenant compte des profils socio-economique des personnes doit être développé pour obtenir un impact large sur la conservation des espèces. 82,3% des personnes interrogées ont déclaré que les méthodes de récoltes n'ont pas d'impact significatif sur l'état des espèces, ce qui révèle que la majorité des gens continuent à exploiter les ressources forestières selon leurs considérations traditionnelles. Conclusion: La sensibilisation des populations, basée sur des informations scientifiques mettant en évidence les effets des méthodes de récolte sur la régénération des espèces de PFNL et leurs caractéristiques fonctionnelles, pourrait positivement contribuer à changer leur considération en faveur de l'utilisation durable des espèces. Mots-clés: Méthodes de récolte, Perception locale, PFNL, Surexploitation, Parties prenantes